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A. Le carnaval aujourd'hui

Le carnaval de Jalhay n'a pas de titres de noblesse semblables à ceux du carnaval de Malmédy ou de Stavelot. Et pourtant... ! S’il est une journée chère au cœur des Jalhaytois c'est bien celle du Grand Feu.

Ce dimanche-là - celui qui suit directement le Mercredi des Cendres - tout le village est en effervescence dès le matin, surtout lorsque " L'Harmonieux " retentit à travers les rues de notre bourgade.

Ne croyez pas qu'il s'agit d'un carnaval récent et créé de toutes pièces, comme il en existe trop dans la région verviétoise. Au contraire, son origine est fort ancienne et le carnaval était déjà fêté à Jalhay vers 1850. Nous avons même découvert une allusion a son existence dans le récit d'un chroniqueur. Selon lui, le combat des Jalhaytois contre les Lorrains aurait eu lieu peu avant la grande fête du "carnavail" en 1647.Carnaval purement wallon (" ni Prince ni Alaaf ! "), il est basé en grande partie sur la rivalité opposant, à cette occasion, la " bande " de Jalhay (les boûs) à celle de Herbiester (les singlés). C'est à qui aura les plus beaux chars, les groupes les plus nombreux ! Aussi est-ce dans le plus grand secret que les semaines précédant le jour du cortège, on travaille des deux côtés, à la confection des chars et des costumes. Bien malin qui pourrait dire, au moment même du départ, de quoi sera composé le défilé !Nous nous souvenons d'une année où, à la suite d'une indiscrétion, les gens de Jalhay avaient appris que le cortège de Herbiester compterait un char de plus que le leur. Aussitôt, des hommes courageux se mirent à l'ouvrage, la veille du cortège, passèrent une partie de la nuit et à l'aube du grand feu, une reproduction de la " Hutte Arthur " donnait à Jalhay un char supplémentaire.

Les sujets choisis sont tout à fait libres et, de ce fait, fort variés. Ainsi le cortège s'apparente à une cavalcade tout en gardant un caractère local fort marqué !

Chaque année, certains chars évoquent avec humour des évènements locaux, des mésaventures ou des incidents survenus à l'un ou l'autre habitant de la commune. De ce fait, ils ne peuvent pas toujours être appréciés à leur juste valeur, par les personnes étrangères au village.

Comme Malmédy s'enorgueillit de ses " haguètes ", Stavelot de ses " Blancs Moussis ", Sart de son " courrier " et de sa " bergère ", Jalhay possède, lui aussi, son groupe typiquement local. Il s'agit du tambour-major et de six lanciers conduisant le cortège. Les lanciers défilent sabre au clair ou évoluent deux par deux au rythme de la musique, décrivant des moulinets avec leurs armes... de bois. Autrefois, les sabres étaient en acier. Mais, vers 1893, à la suite d'une rixe entre les lanciers de Jalhay et ceux de Herbiester, la police locale interdit le port des sabres en acier, qui furent remplacés par des sabres en bois. Seul, le tambour-major possède toujours le sien, mais il est cadenassé dans son fourreau.

Les dolmans des lanciers ne sont évidemment plus les dolmans primitifs, mais ils sont conformes point par point, aux originaux. Par contre, certains des chapskas sont, parait-il, authentiques.

Quelle est l'origine de ce groupe ? Nul ne la connaît avec certitude. Faut-il y voir un souvenir de l'époque napoléonienne ? S'agit-il d'une survivance du temps des processions armées, un peu comme les marches militaires de l'Entre-Sambre et Meuse ? II est possible que ces groupes aient abandonné leur mission religieuse pour n'être plus que des groupes profanes à caractère folklorique.

B. Le carnaval autrefois

Comme beaucoup d'autres manifestations, notre carnaval a fort évolué au fil des ans. Autrefois, il était plus folklorique et plus simple, mais il entretenait au village une animation joyeuse pendant plusieurs semaines.

Les trois jeudis précédant le Mercredi des Cendres, des bandes de masqués circulaient le soir et pénétraient dans les maisons pour intriguer les occupants et leur dire, d'une voix de fausset, des choses véridiques les concernant. On ne pouvait se débarrasser de ces visiteurs du soir qu'en les accueillant avec bonne humeur et en leur offrant des rasades de " pêquet ".

Le lundi et le mardi gras, un cortège circulait dès le matin et se rendait dans les divers hameaux : à Surister et à Herbiester le premier jour, à Charneux et à Foyr, le second.

Partout, la bande était bien accueillie. Bourgmestre, échevins et conseillers avaient droit à une visite protocolaire et en leur honneur, les musiciens exécutaient la Brabançonne.

Dans chaque hameau, ainsi que sur la place de Jalhay, le tambour-major lisait "   l'annonce " dans laquelle on se moquait gentiment d'une bévue qu'avait commise tel habitant du village ou d'une aventure cocasse arrivée à tel autre. Puis, venait le "rôle " interprété par quelques membres de la " bande " - petite pièce en wallon pas très éloignée des farces du Moyen Age. L'interprétation réclamait parfois une demoiselle. Or, la bienséance, au début du siècle, interdisait la présence de femmes dans le cortège. C'est pourquoi un jeune homme mince, élégant et un peu efféminé tenait le rôle " delle damzèlle ".

La pièce terminée, c'était la ronde à laquelle participaient avec entrain tous les spectateurs. Les lanciers avaient le devoir de les inviter. Ils les entraînaient au rythme d'une " pasquèye " toujours d'actualité, amusante pour autant qu'on ne fut pas visé soi-même.

Cette coutume a encore persisté jusqu'aux environs de 1955.

Le dimanche suivant - le jour du grand feu - avait lieu le cortège principal.

Il fut de plus en plus étoffé d'année en année pour devenir une vraie cavalcade.

Si on se reporte avant 14-18, quatre ou cinq chars seulement parcouraient le village. La foule uniquement jalhaytoise était moins nombreuse, mais l'allégresse était suscitée par les plaisanteries des nombreux masqués qui suivaient les chars.

Les curieux, au bord de la route, pris à partie par les carnavals, essayaient de deviner sous les masques l'identité de ceux qui venaient les taquiner. C'étaient vraiment des confessions publiques, souvent amusantes, mais aussi parfois un peu osées. Personne n'y échappait et le cortège mettait deux heures pour descendre la grand-rue.

Comme de nos jours, le bal du soir clôturait la journée.

C. Le grand feu

Aujourd'hui encore, le jour du cortège est appelé le jour du grand feu. II faut savoir qu'au siècle passé, à l'occasion du carnaval, un grand feu était allumé ce dimanche-là dans un endroit à l'écart du village, par les derniers mariés de l'année. La semaine précédente, les villageois, jeunes et moins jeunes allaient au bois, ramasser des brindilles et des branchages pour préparer le bûcher. II semble que cette tradition ait déjà disparu dans la seconde moitie du XIXe siècle.

Chaque famille prit dès lors l'habitude d'enflammer un bûcher dans le courtil de la ferme. Selon une vieille et superstitieuse croyance, celui qui négligeait cette coutume risquait un incendie dans sa demeure, au cours de l'an.

Désireux de renouer avec l'ancienne tradition, le Syndicat d'Initiative a rétabli, en 1978, la coutume du grand feu, en collaboration avec les Jeunesses de Jalhay et de Herbiester. C'est le mardi gras, le soir, que les derniers mariés de l'année sont, comme par le passé, invités à " bouter le feu " au bûcher.